Page 13 - Le Petit Fellagha par YAHIAOUI Med Kamel
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               À propos de cette école, il y avait au moins six classes de

            différents  niveaux  et  chaque  instituteur  ou  institutrice  avait
            une réputation véhiculée par ses élèves.

               Parmi  eux,  M. Spiteri,  maître  de  la  classe  du  CM1.  On

            disait de lui que lorsqu'une mèche de ses cheveux tombait sur
            ses yeux, il devenait comme un enragé et qu'il fallait se tenir à

            carreau  pour  éviter  de  recevoir  des  coups  de  règle  sur  les
            doigts.

               À l'inverse, le gentil M. Bennelmajat, maître de la classe du
            CE1, offrait quant à lui des bonbons à ses meilleurs élèves en

            guise de récompense.

               L'institutrice  qui  avait  la  faveur  de  tous  ses  élèves  était
            Mme Quizeppi ;  elle  distribuait  des  bons  points  que  l'on

            échangeait  par  la  suite  contre  des  images.  Elle  installait  les
            bons élèves au premier rang de la classe et était d'une douceur

            reconnue unanimement.

               Le seul bémol, les élèves autochtones qui étaient d'ailleurs
            peu nombreux, une dizaine, en tout dans l'école, n'osaient pas

            dire le nom de la maîtresse à leurs parents, car ce nom, dans le
            parler  algérien,  était  une  injure  qui  se  traduisait  par

            l'équivalent de : « Comme mon sexe ».
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